Cette ville est encore loin. 

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Couché sur le sol, détendu, avec l’air qui passe entre mes lèvres, la peau, les muscles, les yeux ; de la rondeur dans les poignets, les doigts, je suis couché. Position foetus, fermeture globale, ouverture totale, la jambe s’étire, emmène le bassin, le bras droit en-dessous du corps. Genoux pliés vers le plafond, puis de l’autre côté.

Contact du bras dans le sol. Et 1, 2, 3, 4, ouvre et 1, 2, 3, 4, jambe. Et reviens par le bassin. Tombe et repars. 3, 4, doucement. 1, 2, 3, 4 et 1, 2, 3, 4, Ah ! et redescends, 1, 2, 3, 4, bassin. 6-7, à gauche. Et tombe. Et reviens. Et loin devant.

J’ai marché toute la nuit. Je savais qu’il me serait difficile de l’atteindre. Et plus encore, comme il me plairait. Je savais que ce voyage durerait quelques jours, quelques mois, peut-être des années. Sans en connaître le but vraiment, la destination précise, le point d’ancrage, je continuais d’avancer toujours un peu plus près de ce à quoi elle pouvait ressembler. D’un peu plus près de ce que pouvait être cette ville. Ses couleurs, ses reliefs, son langage. Sa densité. Ses vides.